L’ADMTV répond au SIRTI et appelle à une étude d'impact globale sur les asymétries concurrentielles
25 Juin 2025

L’ADMTV répond au SIRTI et appelle à une étude d’impact globale sur les asymétries concurrentielles
L’Alliance Des Médias TV et Vidéo (ADMTV) prend acte de la demande du SIRTI concernant une étude d’impact sur le marché publicitaire local, mais appelle à élargir considérablement le périmètre de cette analyse pour qu’elle ait un sens.
Un mauvais procès fait à la télévision segmentée
D’abord le SIRTI semble confondre publicité géolocalisée (ciblage par zone géographique) et publicité locale (annonceurs locaux), mais surtout se trompe de cible : la télévision segmentée ne représente qu’entre 0,1 et 0,2% % du marché de la publicité locale en France. Même en progression, ce chiffre reste dérisoire face aux plateformes numériques qui captent l’essentiel de ce marché. S’attaquer à un sujet aussi marginal relève du mauvais procès et détourne l’attention des véritables enjeux.
Des contraintes que nous assumons… et d’autres qui nous pénalisent
L’ADMTV revendique certaines contraintes qui font la force du modèle télévisuel français :
- Le contrôle systématique des publicités par l’ARPP avant leur diffusion
- Les règles strictes de protection des mineurs et des publics fragiles
- La mesure d’audience certifiée par Médiamétrie
- Les obligations de financement dans la création audiovisuelle et cinématographique
Ces garde-fous sont essentiels et nous les défendons car la protection des publics doit toujours primer pour les médias qui touchent largement la population.
En revanche, d’autres restrictions créent une distorsion de concurrence inacceptable :
- L’interdiction de la publicité pour la distribution (100 à 200 M€ de manque à gagner annuel)
- Les limitations absurdes sur la publicité segmentée (interdiction de mentionner l’adresse de l’annonceur dans la publicité locale ! Contrainte qui a bridé fortement le développement du marché)
- Une fiscalité et des obligations de transparence liées à la Loi Sapin dont s’affranchissent de nombreux acteurs du digital
- Des mentions légales qui se multiplient, deviennent illisibles sur nos écrans et inaudibles pour nos amis de la radio
Pour une étude d’impact sur les véritables enjeux
C’est pourquoi l’ADMTV soutient la demande d’une étude d’impact, mais celle-ci doit porter sur l’ensemble des asymétries concurrentielles entre les médias producteurs de contenus et d’information en général et la télévision en particulier et les plateformes de partage de vidéo et les réseaux sociaux de l’autre et non sur le micro-marché de la TV segmentée.
Cette étude devrait évaluer :
- Le manque à gagner global pour la télévision (plusieurs centaines de millions d’euros)
- L’impact sur le financement de la création audiovisuelle et cinématographique
- Les conséquences sur l’emploi dans les médias et la production
- Les pertes fiscales pour l’État (jusqu’à 6 milliards d’euros échappent à la TVA française selon les estimations de NPA)
Un combat commun pour les médias créateurs de contenus
Face aux plateformes qui ne font qu’héberger du contenu sans responsabilité et qui captent plus de 10 milliards d’euros de recettes publicitaires en France sans contribuer au financement de la création et de l’information, tous les médias producteurs de contenus doivent s’unir. C’était la conclusion logique à tirer de l’étude PMP publiée il y a maintenant 18 mois par la DGMIC et l’ARCOM
Pendant que le SIRTI se préoccupe de 0,2% du marché local, certains géants du numérique opèrent sans contraintes, sans transparence et sans contribution au modèle culturel français.
L’ADMTV appelle donc le SIRTI et l’ensemble des acteurs des médias à porter ensemble ce combat pour une régulation équitable, seule garante de la pérennité de notre écosystème média, culturel et démocratique.